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Elections

Frattini à Le Figaro: L’échec de l’idée européenne en Italie serait une tragédie

L’ANCIEN MINISTRE italien des Affaires étrangères évoque les circonstances qui l’ont conduit à prendre ses distances avec Silvio Berlusconi.
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LE FIGARO 

Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Monti après avoir été trois ans ministre de Berlusconi? Je comprends parfaitement que Silvio Berlusconi, qui a toujours examiné les sondages avec beaucoup d`attention, décide de se présenter. S`il ne l`avait pas fait, son parti risquait de subir un revers politique majeur, ce à quoi il ne pouvait se résoudre. En revanche, je suis en désaccord profond avec l`accord que le PDL (le parti de droite de M. Berlusconi) a accepté de signer avec la Ligue du Nord. Ce document à la tonalité très antieuropéenne prévoit de constituer une « macrorégion » autonome dans le nord de l`Italie et de contraindre le gouvernement italien à y réinvestir 75% des impôts qui y sont collectés. Ces revendications, que j`étais en situation de contrebalancer lorsque j`étais gouvernement, sont pour moi inacceptables. 

Une alliance regroupant les troupes de Monti et celles de Bersani, le chef du centre gauche, vous semble-telle plus facile à envisager ? S`il réunit 13 à 15 “4, des voix, Mario Monti sera un interlocuteur incontournable pour la formation d`un gouvernement. Pier Luigi Bersani, qui semble en passe d`arriver en tête de ces élections, devra donc engager avec lui une discussion politique approfondie s`il veut pouvoir s`appuyer sur une majorité confortable pour gouverner. Or, de même qu`il ne coopérera pas avec la Ligue du Nord, il me semble difficile que M. Monti s`allie avec l`extrême gauche de Nichi Vendola. Naturellement, Bersani ne peut se défaire de son allié à quelques jours des élections, mais il devra peser soigneusement la situation une fois les résultats connus. L`Italie, qui demeure sous la surveillance étroite des marchés, ne peut se contenter d`une majorité qui tiendrait à deux ou trois députés. 

Que vous inspire l`ascension de l`humoriste Beppe Grillo? Elle m`inquiète profondément. Je n`exclus pas que sa formation arrive en deuxième position, devant Berlusconi et Monti. Ce serait alors une tragédie comparable à celle qu`a constituée l`irruption de Geert Wilders dans la politique néerlandaise. Il faudra alors tenir compte de l`échec de l’idée européenne en Italie.


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